Madame Jacqueline nous a quitté

Aujourd'hui, Mme Jacqueline Sioen-Zoete, cofondatrice et directrice de Sioen Industries, est décédée. C’est avec tristesse que ses enfants Michèle, Danielle et Pascale, ses gendres et petits-enfants ont fait l’annonce. Elle avait 77 ans (25/10/1942).

IN MEMORIAM

Mme Sioen était le prototype d'une femme entrepreneur de la Flandre Occidentale, avec une véritable mentalité flamande. Travailler dur et ne pas trop regarder autour de soi, ne pas être trop sous les projecteurs, surtout ne jamais abandonner et ne pas se laisser submerger.

Avec son défunt mari, Jean-Jacques Sioen, elle fonde la société Sioen Industries (1960). Aujourd'hui, la société cotée en bourse est le leader mondial du marché des textiles techniques, des vêtements de protection professionnels et des produits de l’industrie chimique fine.

Mme Sioen était un chef d’entreprise pur-sang, pas évident pour une femme dans les années '60 du siècle dernier. Avec son mari Jean-Jacques Sioen, elle a formé le tandem idéal sur la voie d'une croissance durable. Lui en tant qu’enducteur(producteur de textiles techniques enduits) et elle, avec le textile qu'il a produit, en tant que fabricant de vêtements de protection. Ensemble, ils ont écrit l'histoire à succès "Sioen Industries".

L'entreprise est passée d'une entreprise de deux personne à une multinationale et Mme Sioen y a joué un rôle actif jusqu'en 2014. Cette année-là, elle a démissionné du poste de PDG de sa division confection (la division qu'elle a fondée). Avec le même enthousiasme elle s'est occupée du Château La Marzelle. Elle est restée directrice du groupe Sioen Industries jusqu'à ce jour.
Lorsque Monsieur Sioen est décédé en 2009, nous le savions déjà: derrière chaque grand homme se trouve une grande femme. Le mot "fort" est plutôt un euphémisme pour caractériser Mme Sioen. Rien n'était trop pour elle. Elle connaissait tous les dossiers jusqu'au bout. Elle travaillait plus dur et plus longtemps que quiconque. Elle était critique mais possédait en même temps un merveilleux don de voir les choses de manière positive et de toujours travailler vers un bon résultat.

Mme Sioen était une visionnaire passionnée. Car quel entrepreneur, n'importe où dans le monde, voyait le potentiel d'investir pleinement dans le textile dans les années 60 et 70? Une branche industrielle durement touchée dans le Nord de la France et la Flandre Occidentale. En tant que visionnaire, elle savait déjà que le textile aurait une fonction différente dans notre société. Les textiles protégeraient, deviendraient plus techniques et joueraient un rôle majeur dans la construction de nos routes, de nos bâtiments, dans l'agriculture et dans l'industrie en général. Les vêtements de travail ne resteraient pas seulement des simples vêtements. Elle avait déjà vu qu'il était important de protéger les gens lors de leur travail bien avant les autres. Elle et son équipe ont aidé à créer des règlements et des normes pour une meilleure protection des employés. Au fil des ans, elle a habillé et protégé des millions de personnes: pompiers, policiers, producteurs d'énergie, forestiers, plongeurs, facteurs, conducteurs de train, ouvriers routiers, ambulanciers. Et ceux ne sont que quelques exemples.

Mme Sioen n'a pas aimé les récompenses et les cérémonies. Pourtant, des récompenses telles que l'Entreprise de l'Année, sa fille en tant que première femme présidente de la FEB/VBO et Le Lion FIT prix de l'Exportation sont devenues sa réalité. Chaque fois, on la trouvait fièrement dans les coulisses. En 2017, elle a reçu le «Lifetime Achievement Award» l'un des principaux magazines de l'industrie du vêtement, l'une des seules fois où nous l'avons vu sous les projecteurs.

"Innover pour protéger" est devenu le slogan du groupe Sioen Industries. Elle-même et toute l'entreprise vivaient ce slogan au quotidien. Elle et son mari ont transmis leur passion et leur éthique de travail à leurs enfants et petits-enfants. L'entreprise est en bonnes mains.

Avec une féminité gracieuse et sans égal, elle travaillait jour et nuit (semble-t-il), avait des projets et restait impliquée : pour le Château, pour Sioen, pour l'entreprise et pour la famille. Parce qu'elle était fière de ses petits-enfants et de ses enfants. Elle était la "mater familias", notre appui, une main de fer dans un gant de velours, une inspiratrice, quelqu'un que nous avons admiré et dont nous étions fiers.

Elle nous manquera.